Renaissance suit le mouvement citoyen onestpret depuis sa création. On découvre sur sa page Facebook une explication en vidéo qui nous permet de mettre des mots sur notre posture face à l’enjeu climatique. Au delà des valeurs que nous portons, le projet Renaissance s’inscrit dans ce qu’Arthur Keller appelle un « imaginaire », une vision de l’avenir.
Il commence par expliquer les concepts d’empreinte écologique et de biocapacité. L’empreinte écologique se définit comme l’impact des activités humaines sur la planète en termes de ressources utilisées, de déchets rejetés et de dégradations infligées à l’environnement. La biocapacité se définit parallèlement comme la capacité de la planète à régénérer les ressources prélevées, absorber les déchets émis, et réparer les dégâts causés.
Ceci étant clarifié, il réaffirme qu’on ne peut pas avoir une empreinte écologique durablement supérieure à la biocapacité. Or l’empreinte écologique suit une courbe exponentielle et cela se vérifie pour de nombreux paramètres : le rejet de méthane, l’acidification des océans, etc.. pour une biocapacité limitée ! Arthur Keller décrypte les 4 types de postures adoptées en réaction à cet enjeu.
L’imaginaire illimitiste : il consiste à croire qu’il est possible de repousser ad vitam eternam les limites de la biocapacité (trouver par exemple de nouvelles ressources à exploiter) pour pouvoir poursuivre une croissance en exponentielle.
L’imaginaire soutenabiliste : accepter l’existence d’une limite de biocapacité et agir pour rendre la présence de l’humanité soutenable, c’est-à-dire limiter l’impact des activités humaines afin de demeurer sous cette limite.
L’imaginaire décroissant : Il prend en compte une donnée que les deux imaginaires précédents avaient oubliée, la limite de biocapacité a été dépassée depuis les années 1970. La biocapacité est non seulement limitée, mais elle suit en plus une courbe décroissante à cause des dégradations infligées à l’environnement. Cet imaginaire vise alors à décroître légèrement et stabiliser la croissance autour de la limite pour trouver un équilibre qui permette à la biocapacité de se régénérer. Cet imaginaire se fonde souvent sur l’idée qu’il est possible de découpler croissance économique et impact écologique, c’est la stratégie de la croissance verte.
L’imaginaire effondriste : Selon Arthur Keller les trois premiers imaginaires sont « fous et obsolètes » et ce quatrième est le seul valable. Il consiste à sortir du déni et se débarrasser des biais cognitifs qui nous empêchent de prendre des mesures à la taille de l’enjeu qui s’impose. Il consiste à se préparer à une décroissance qui soit suffisamment forte pour repasser sous la courbe de la biocapacité et à atténuer cette décroissance en œuvrant pour régénérer la biocapacité. Il insiste sur la nécessité de se préparer culturellement à une telle décroissance et à reconstruire un système fait d’alternatives locales qui redonnent du sens.
Dans les trois premiers imaginaires, Renaissance c’est un projet « sympa », « dans l’air du temps ». Au regard du quatrième imaginaire, Renaissance est un projet qui participe à la construction d’un système résilient, ancré dans un imaginaire positif et réaliste de l’avenir. Alors préparons-nous gaiement à l’effondrement !